LA BELLE HÉLÈNE

Pour sa onzième édition, La Fabrique Opéra Val de Loire collabore avec Jean-Michel Fournereau qui mettra en scène cet opéra bouffe. Du récit des origines de la fameuse guerre de Troie (l’enlèvement d’Hélène par le berger Pâris), Offenbach et ses librettistes ont fait une comédie échevelée où l’humour est tour à tour absurde, potache ou plein de finesse… Et la musique qui l’accompagne est d’un raffinement et d’une richesse mélodique qui ont fait de l’œuvre un immense succès dès sa création.

Lorsqu’elle apprend que Vénus a promis en récompense au beau berger Pâris l’amour de la plus belle femme du monde, forcément Hélène se sent concernée. Il faut dire que notre héroïne, épouse de Ménélas et reine de Sparte, s’ennuie. Alors, une prophétie, la fatalité, c’est bien commode lorsqu’on ne demande qu’à s’abandonner à de nouveaux frissons !

La Belle Hélène n’est pas un simple opéra bouffe. C’est une satire brillante, une farce piquante, une comédie sociale dissimulée sous les oripeaux de la mythologie grecque. En 1864, Offenbach n’écrit pas pour divertir uniquement : il rit de la société napoléonienne, de ses hypocrisies, de ses mœurs faussement policées. Il détourne l’Antiquité pour mieux dire le présent. Et c’est précisément ce qui m’enthousiasme dans cette œuvre : sa modernité féroce.

Aujourd’hui encore, le propos reste d’une actualité saisissante. La Belle Hélène, c’est l’absurde érigé en système. Un monde où le pouvoir se travestit en spectacle, où l’image prime sur le fond, où le désir est un moteur politique et les choix absurdes une règle tacite. À travers Hélène, Pâris, Ménélas et consorts, Offenbach dépeint un monde de faux-semblants et de vanités — un miroir étonnamment fidèle du nôtre.

Ce que j’aime chez Offenbach, c’est l’efficacité redoutable de sa musique. Pas de bavardages. Pas d’effets gratuits. Tout est taillé au cordeau, limpide, fluide, cinglant. La musique rit, mais avec des dents. Elle souligne l’absurde, exagère les tensions, et joue des contrastes avec une intelligence diabolique. Comme chef d’orchestre, c’est un terrain de jeu fascinant, mais aussi une responsabilité : maintenir cette tension, ce rythme, ce nerf, qui font toute la force de l’opéra bouffe.

Avec La Fabrique Opéra Val de Loire, cette œuvre prend une dimension encore plus vivante. Notre modèle repose sur un ancrage territorial fort et une ouverture à tous les publics. Nous construisons l’opéra avec les lycées professionnels, les centres de formation, les structures locales. Nous réunissons artistes, artisans, techniciens, pédagogues, jeunes et moins jeunes dans un projet commun. Ici, l’opéra est une aventure collective, un chantier humain, où chacun contribue à l’œuvre finale.

C’est aussi une œuvre idéale pour ce type de démarche. Parce qu’elle parle à tout le monde. Parce qu’elle fait rire ensemble. Parce qu’elle détourne avec intelligence les codes du pouvoir, du genre, de la représentation. Parce qu’elle est faite pour être partagée.

Notre Belle Hélène ne cherchera pas à reconstituer une époque figée ni à pasticher le Second Empire. Elle racontera aujourd’hui. Elle tendra au public un miroir un peu déformé, un peu moqueur, mais profondément vrai. Offenbach n’a jamais été aussi contemporain.

Clément Joubert – Directeur artistique

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